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Code:: Ma terreur dans un nom de code
Delta charlie delta
Sur la fréquence de la police
Delta charlie delta
La chanson de la mort qui glisse

Boîte de nuit. quelle jolie expression. des gens qui sont réunis dans une boîte, la nuit. Rien n'indique qu'ils doivent danser. Et pourtant la plupart des personnes qui s'y retrouvent font la fête jusqu'au bout de la nuit, dansant, dansant encore sur des boum boum parfois incompréhensibles. Et ils s'amusent. Boivent. Fument. Se droguent. S'embrassent. Baisent dans les toilettes.

Boîte de nuit. quelle jolie expression. Junie ne dirait pourtant pas ça, ce soir. Il est quatre heures du matin. Elle danse non stop depuis minuit. Elle est venue seule, repartira sûrement accompagnée. Ce sera peut-être ce joli brun qui la regarde, affalé sur sa banquette. Ou alors, ce beau blond qui danse avec elle depuis plus d'une heure posant maladroitement ses mains sur elle. Junie a soif. Elle a chaud. Elle transpire un peu. Elle a bu, trop peut-être. Alors, connaissant ses limites, elle délaisse le blondinet et file aux toilettes. Elle se passe de l'eau sur le visage, et sourit au reflet du miroir en voyant derrière elle un couple qui s'embrasse langoureusement. Puis elle décide d'aller prendre l'air. Peut-être fumer sa clope du mois. Elle sort doucement, en souriant. Mais le spectacle devant elle la stupefixie sur place. Un jeune homme, au sol, inconscient, des policiers et pompiers autour de lui. Sa petite amie qui pleure toutes les larmes de son corps. Ses amis tentent de la garder dans leurs bras, ne voulant pas qu'elle se fasse plus de mal en allant voir de plus près le corps de celui qu'elle aime. Et l'un des policiers prend sa radio. Et doucement, il dit : Delta Charlie Delta pour 903. Je répète, Delta Charlie Delta.. La gorge de Junie se noue. Les quelques personnes en dehors de la boîte n'ont pas compris. Junie si. Delta Charlie Delta. DCD.

Danser, boire, fumer. Tout cela est devenu le quotidien de Badge bien trop tôt. À 14 ans précisément. L'âge de la puberté, où le petit garçon devient un homme. Où le jeune homme se lâche, fait la fête toute la nuit, fornique avec tout ce qui bouge. Et si ce quotidien avait pu être changé, il le serait. Il aurait été pire. La drogue aurait apparue, la prostitution également. Alors contentons nous. Le gentil petit garçonnet n'est pas devenu l'immonde homme. Il existe pire. La pédophilie par exemple. Qu'est ce qui est excitant à sauter sur des gamines sans expériences? Peut-être leur immaturité.

Ashmore se rendit en boîte. Faire la fête, s'amuser, telle était sa devise. Depuis sa rupture avec Léonie, il n'avait pas goûté au plaisir de ce faire n'importe qui n'importe quand. Et apparemment ça n'aillait pas arriver aujourd'hui. La police. Un homme à terre. Une femme apeurée, abattue. Mais où était passée cette bonne ambiance qui régnait? « Tu sais ce que ça veut dire, toi? » Une jeune brunette, presque rousse dirais-je était également spectateur ou spectatrice devrais-je dire. Que voulaient dire ces quelques mots qui avaient l'air de l'impressionner. Non, de l'apeurer.

Junie était désemparée. Apparemment, ni les pompiers ni les policiers n'osaient dire à cette fille que son petit ami venait de mourir, à la sortie de boîte. L'un des policiers, le plus jeune, s'approcha d'elle doucement et posa son bras sur le sien, espérant certainement qu'elle comprendrait d'elle même. Mais la jeune femme le regardait, les yeux embués de larmes et semblait ne pas comprendre pourquoi il agissait ainsi. Junie regardait cette scène, ne pouvant rien faire. Elle aurait voulu être policière et allait le dire à cette fille, le plus honnêtement possible. Junie avala difficilement sa salive et soupira fortement, lorsqu'elle entendit une voix près d'elle. Cette voix lui demandait si elle savait ce que cela signifiait. Junie leva la tête vers cette personne. Il s'agissait d'un homme, d'ailleurs, son visage ne lui était pas inconnu. Junie ferma quelques secondes les yeux puis après une inspiration, elle dit :

Il est mort. Delta Charlie Delta, quand tu prends les initiales, ça fait DCD. Bref, c'est fini pour lui. S'ils avaient dit Sierra Golf, ça aurait été mieux. J'veux dire... Sierra Golf c'est quand c'est sans gravité.

Junie s'emmêlait dans ses explications. Mais elle était vraiment mal en ce moment. L'alcool et le désarroi se mélangeait en cet instant. Puis elle entendit le cri déchirant de la jeune femme quand elle comprit que son copain était décédé. Elle tourna les yeux vers elle.

Il n'y avait pas pensé! Jamais il n'y aurait pensé. Ashmore était bien trop "crétin" pour savoir ça. Puis même s'il avait eu l'opportunité de l'apprendre avant cet "accident" Badge ne l'aurait pas retenu. Il était venu pour faire la fête, il se retrouvait à assister à un meurtre. Était ce vraiment un meurtre? En fait Bajeez n'en avait aucune idée, il venait d'arriver.

DCD. Il glissa ses mains à présent moites dans ses poches. Il comprenait la jeune femme désemparée, criant, pleurant celui qu'elle aimait. Lui aussi avait perdu le seul homme qu'il aimait; à savoir son père. Lui aussi était en pleurs le jour de son décès. Mais son père était mort un peu moins tragiquement. Il n'y avait pas eu de sang. Il était mort sur le coup. "D'une maladie" disait on. On, c'était sa mère, ses grands parents mais surtout les médecins. « C'est.. c'est triste. » Voyant celle qui était près de lui assez triste pour la dulcinée du présumé mort, Bajeez sortit sa main la plus proche de la jeune femme pour la déposer sur son épaule. « Elle s'en remettra. » C'était ce qu'on disait. Lui, ne s'était jamais remis de la mort de son géniteur. Et il ne s'en remettra sûrement jamais.

Junie regardait droit devant elle. Elle était assez retournée par ce qu'il venait de se passer. Ca arrivait ce genre de choses. Je veux dire, des règlements de compte quand les videurs ont le dos tournés. Tout ce sang qui coulait hors de la poitrine du jeune homme, c'était vraiment répugnant. Junie trouvait ça presque irrespectueux de rester regarder la scène de cette manière mais elle ne pouvait s'en empêcher. Malgré le caractère horrible de cette scène, Junie avait vécu bien pire. La jeune femme avait perdu sa soeur. Clio avait 17 ans quand elle s'est suicidée. Et c'est Junie qui la retrouver, pendue dans sa chambre. Elle avait 10 ans. Oui, je vous avais bien dit qu'elle a vécu pire. Junie jeta un regard au jeune homme, qui restait à côté d'elle et observait ce qui se passait avec un regard beaucoup plus neutre qu'elle. Puis il mit sa main sur son épaule. Junie eut un léger sourire puis elle dit :

J'espère... On ne s'en remet pas toujours.
Bon... J'ai pas spécialement envie de rester là, j'vais retourner à l'intérieur.

Junie sourit une fois de plus au jeune homme et c'est en accordant un dernier regard à la fille qu'elle prend le chemin pour rentrer dans la boîte. Libre à ce garçon de la suivre s'il souhaitait, ça ne la dérangeait pas plus que ça.

Voyant la jeune femme lui adresser un premier sourire, puis un deuxième, Ashmore rit doucement. Elle était sur le point de rentrer, Bajeez, lui, n'avait plus très envie de faire la fête. Ni de laisser la "presque rouquine" s'en aller. Puis il avait envie de se détendre. Boire un café? Une bière? Plusieurs options basculèrent dans sa petite cervelle avant qu'il n'opte pour un chocolat chaud. « Tu n'as pas plutôt envie d'aller boire un chocolat chaud? On pourrait revenir ici. L'endroit sera plus tranquille quand on reviendra. Ils ont auront pris le corps. » Badge était un peu fatigué aujourd'hui. Certes il était destiné à entré dans la boîte, mais l'incident l'avait très vite démotivé. Faire la fête, ok. Mais avec des limites. Puis rien de mieux qu'un bn chocolat chaud en pleine nuit d'avril.

HJ: j'ai refais court parce que je vais manger ou petit déjeuner -->[]

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