knock, knock _ sebastian

Qu'est-ce que je fais là ?
Voici la question que Junie ne cessait de se poser en cet instant. Elle était là, devant la porte du 2ème étage du bâtiment A, sachant très bien cette porte était celle de Sebastian et de ses colocataires. Elle était parfois tellement faible. Aujourd'hui, elle venait s'excuser. S'excuser de lui avoir parlé aussi mal. Lui aussi lui avait parlé comme à un chien, mais jamais il ne l'avouerait. Elle savait comment ça allait se dérouler. Elle allait s'excuser, et puis il allait hausser les épaules. Peut-être même qu'il ne l'inviterait pas à rentrer dans sa chambre. Dans ce cas là, Junie serait profondémment bléssée. Elle espérait aussi que ce ne soit pas l'un des colocataires de Sebastian qui lui ouvre la porte. Junie était donc là, droite comme un piquet, vêtue d'un jean noir et d'un débardeur blanc, des plus basiques. Ses cheveux étaient remontés en un chignon brouillon et ses yeux soulignés d'un trait de crayon noir. La jeune femme venait de frapper à la porte et attendait patiemment. N'entendant aucun bruit, en cette fin de matinée, elle pensa qu'il n'y avait personne. Puis elle entendit quelqu'un dire "J'arrive". Junie reconnut sa voix et manqua de faire demi-tour. Mais elle resta là. Courage, Junie. Prie juste pour qu'il ne te claque pas la porte au nez.

Sebastian n'avait rien de prévue ce jour-là. Il avait donc décidé de faire une grasse matinée. Seulement voilà. Dans les environs d'onze heure trente du matin, quelqu'un toqua à la porte. Sebastian se reveilla mais ne se leva pas de son lit, attendant que peut-être, l'un de ses colocataires ouvrirait la porte. Mais quelques minutes plus tard, n'entendant aucun bruit, il se leva finalement de son lit. Apparemment, aucun d'entre eux n'était là. Le temps qu'il enfile un pantalon, vu que monsieur dormait avec son boxer, il dit assez fort pour que la personne ne parte pas.

J'arrive!

Puis il se depecha de s'habiller et ouvrit finalement la porte quelques minutes plus tard, vêtu d'un simple jean et donc torse nu. Il fut surprit de voir Junie! Il ne pensait pas que celle-ci viendrait, après leur dispute du parc. Ne sachant quoi dire, il resta silencieux. Si elle était venue, c'était sûrement pour lui dire quelque chose donc vallait mieux qu'il la laisse parler.

Junie stressait. Elle avait vraiment peur que lorsqu'il la voit, il ferme la porte. Après tout, elle avait été blessante envers lui. Mais elle estimait avoir été assez bien remise à sa place. Donc s'il pouvait mettre sa fierté de côté quelques minutes, ce serait vraiment parfait. Apparemment, il prenait un malin plaisir à laisser durer le suspence vu qu'il n'ouvrait pas la porte. En même temps, il ne pouvait pas savoir que c'était elle, mais tout de même... Elle se demandait bien ce qu'il fichait. Puis il ouvrit la porte. Leurs regards se croisèrent et Junie fut terriblement gênée. Junie remarqua qu'il était torse nu, elle devait l'avoir réveillé. Prions pour qu'il se soit levé du pied droit. xD Junie passa sa main dans son chignon en pétard et prit une forte inspiration :

Salut... ah. et puis désolée aussi, pour tout ce que j't'ai dit.

Junie eu une p'tite moue boudeuse du genre : "à toi de parler, maintenant. & s'il te plaît, ne me laisse pas à la porte comme une malpropre." Puis elle souria légèrement, il devait bien se rendre compte que ce n'était pas facile pour Junie de venir s'excuser de la sorte.

Sebastian était surprit de voir que c'était la belle blonde qui était à sa porte. Il ne savait pas du tout quoi faire ni qui dire. Il lui aurait bien refermé la porte au nez après la scène du parc mais il était curieux de savoir ce qu'elle voulait. Il la regarda, tout en restant silencieux. Puis elle se mit finalement à parler. Sebastian avait l'impression de rêver. Junie s'excuser! C'était vraiment un événement ça. Ce n'était pas du tout son genre d'habitude et il savait à quel point ça devait être dûr pour elle de le faire à ce moment-là. Ce n'était pas de simples excuses que tout le monde peut faire après une connerie, c'était bien plus là, c'est Junie qui s'excusait quoi! Sebastian ne pouvait pas la laisser à la porte. Surtout qu'elle n'avait pas tous les tords. Il lui avait lui aussi mal parlé ce jour-là. Enfin bon. Ses excuses, puis la tête qu'elle avait fait et enfin ce sourire... Sebastian ne pouvait lui en vouloir plus longtemps. Il n'était pas si méchant quand même. Il lui répondit alors, avec un petit sourire:

Bah vas-y entre, tu vas pas rester là!

Il ouvrit alors grand la porte pour qu'elle rentre puis alla vers son armoir pour prendre un tee-shirt, histoire d'être un peu plus vêtu que ça. Il choisit finalement un simple haut tout blanc sur le jean bleu qu'il avait auparavant enfilé.

Junie fut soulagée d'avoir enfin prononcé ces quelques mots. Ca la tiraillait et puis là, finalement, ce moment qu'elle redoutait tant était terminé. Junie était beaucoup plus libérée désormais même si ce qu'elle appréhendait désormais, c'était la réaction du jeune homme en face d'elle. Junie avait la respiration un peu bloquée et toujours ce léger sourire sur les lèvres. Au visage de Sebastian, elle savait qu'il était étonné. Etonné de la voir s'excuser. Il pourrait noter ça comme étant une date historique ! Junie Armistead avalait son ego et acceptait de présenter sincèrement ses excuses et d'assumer ses erreurs. Puis il lui proposa de rentrer. Son sourire s'agrandit un peu plus. Ouf ; il ne l'avait pas envoyé promener, c'était déjà ça. Le problème, c'est que maintenant, elle n'avait plus rien à dire. Les excuses passées, il y avait tout de même toujours une certaine rancoeur, un goût amer dans la bouche. Junie entra après lui, tandis qu'il se dirigeait vers son armoire. Elle observa autour d'elle, c'était bien une chambre de garçons. Junie attendit patiemment qu'il est finit de s'habiller et finit par dire :

& désolée de t'avoir réveillé. Enfin, j'imagine que tu dormais, vu le temps que t'as mis à ouvrir.

Junie n'osa pas lui dire qu'il avait la marque de son oreiller sur le visage ce qui d'ailleurs la fit sourire de plus belle.

Effectivement, Sebastian venait de se reveiller. Il avait tellement dormis tard la veille que si Junie n'était pas venue le voir, il aurait probablement passé une bonne partie de l'après-midi au lit. Enfin bref, Sebastian se depecha d'enfiler un tee-shirt. C'est pas qu'il était pudique ou autre, mais il préférait ne pas rester comme ça devant elle. En fait, pour être franc, même si elle lui avait dit qu'elle ne l'aimait pas comme il le croyait au parc, Sebastian en restait tout de même intimement convaincu. Elle avait par moment un comportement étrange envers lui et il lui était impossible de se dire que toutes ces chansons qu'elle lui chantait n'avait eu aucune signification. Mais bon, ne revenons pas à se sujet, car ça fait partie des sujets qui fache. Sebastian s'était donc rapidement habillé après l'avoir fait rentré, puis celle-ci s'excusa de nouveau de l'avoir reveillé.

Ouais j'étais en train de dormir... Je me suis couché trop tard hier!

ah... L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Tu ne connais pas ? J'suis intimement persuadée que c'est vrai. J'ai 20 ans, et j'ai déjà passé 7 ans à dormir, du temps gâché, oui.

Junie rigola légèrement. Voilà une des rares choses qu'elle avait retenu en cours de biologie. En effet, Junie n'aimait pas les matières scientifiques mais quand son professeur lui avait dit qu'à 20 ans, on avait passé sept années à dormir, elle n'en avait pas cru ses oreilles. En fait, Junie n'avait que 13 ans, si on va par là. Junie était une couche-tard, et une lève-tôt. Les gens lui demandaient souvent comment elle était capable de dormir si peu et d'être toujours en forme.
La jeune femme restait debout, ne sachant pas vraiment où s'assoir. Elle n'avait pas jeté un regard à Sebastian pendant qu'il se rhabillait. Après tout, elle ne voulait pas qu'il continue de se faire des films, même s'ils étaient quelques peu fondés. Une fois qu'il fut habillé, elle lui sourit de plus belle et finit par lui dire :

J'vais pas te déranger longtemps, de toutes façons. J'suis juste venue pour te m'excuser.

Junie aurait bien voulu rajouter : Ca veut pas dire que redevenu comme avant entre toi et moi. Mais non, elle ne voulait pas l'énerver à nouveau.

Sebastian connaissait cette expression mais lui, contrairement à elle, était intimement persuadé que c'était faux. Il se levait souvent tard, dès qu'il en avait l'occasion d'ailleurs, et pourtant, il avait l'impression de vivre sa vie à 100%, de la savourer tous les jours. Il faisait la fête dès que l'occasion se présentait à lui, sortait tout le temps, collectionnait les filles, fumait, buvait,.. Si ce n'est pas tout ça la belle vie? Enfin bref, Sebastian se retourna vers Junie après avoir mit son tee-shirt. Celle-ci était restée debout. Elle lui dit qu'elle allait pas le déranger plus longtemps et qu'elle était juste venue pour s'excuser. Le beau brun savait bien que c'était faux. Elle n'était pas juste venue pour ça et Sebastian l'avait remarqué.

T'es sûre que t'es venue juste pour t'excuser?

Moi je pense que tu veux surtout parler de ce qui s'est passé, mais bon, c'est comme tu veux. A toi de voir, je vais pas te retenir si tu veux partir...

Junie savait bien que Sebastian avait l'impression de profiter de sa vie. Il était vrai qu'il faisait beaucoup la fête, et qu'il collectionnait les femmes. Cela lui suffisait apparemment, pour être heureux. Tant mieux pour lui. Mais Junie savait que ce n'était pas ça, le bonheur. Le bonheur, c'était d'aller chercher des croissants un lendemain de fête, à 9h du matin et d'en profiter pour marcher dans des p'tites ruelles pavés pleine de charme. Mais Sebastian & Junie n'avait pas la même vision de la vie. Junie était romantique & idéaliste ; Sebastian était pessimiste & dom juan. Rien à voir.
En entendant Sebastian parler, Junie fronça les sourcils. Elle était étonnée de l'entendre parler de la sorte. On aurait presque dit qu'il voulait qu'elle reste. Junie haussa les épaules et dit :

On reviendra toujours à la même chose si on en parle. Je n'ai pas la tête à me disputer aujourd'hui, Sebastian. Mais si toi, tu veux en parler, vas-y, je t'écoute.

Sebastian était sûre que Junie n'était pas venue juste pour s'excuser. Ce n'était pas son genre. Comme elle osait apparemment rien dire, c'est lui qui lui dit que si elle voulait en parler, elle pouvait le faire. Mais Junie ne se lança pas dans le sujet. Elle s'était elle aussi rendue compte que c'était un sujet de dispute, un sujet à problème, tout comme lui. Et puis, elle rajouta qu'elle n'avait pas envie de se disputer aujourd'hui. Il ne le voulait pas non plus, mais il savait qu'un froid resterait entre eux si ils évitaient tout le temps ce sujet. Aucun des deux ne pouvaient tirer un trait sur ce qui c'était passé, sur ce qu'ils s'étaient dit au parc, Sebastian le savait bien.

Bah tu crois que j'ai envie de m'embrouiller moi?

- il lui dit ça en fronçant légerement les sourcils, puis continua en lachant l'affare. Il pensait que ça servirait à rien de toute façon de se lancer là dedans. -

Nan mais vas-y, c'est bon laisse, moi jm'en fous de toute façon...

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