we all get down one day • SHOA

Leurs cris incessant, la puérilité de leurs actes, la candeur de leurs belles paroles. Fuyant toute responsabilité, Shoa clopinait tel un ivrogne, la guitare entre les mains. Sans doute était-il le seul à ne pas beugler avec entrain. Lui qui n'avait accueilli les anglophones, qu'avec un vulgaire geste de la main. Tout n'avait pris que trop d'ampleur, trop d'importance. Devenu aphone, il continuait de déambuler, seul. Jusqu'à cette salle, où le son de sa guitare y avait été imprégné, tant de fois, il s'y était éternisé. Tel une source, toutes les réponses à ses questions s'y trouvaient. Pourtant, un son, un battement, étrangers venaient le perturbé en cet instant de méditation. Les yeux entre-ouvert, il posait l'une de ses mains marquées sur le panneau de verre garnissant l'ouverture. Tendant l'oreille, comprimant sa guitare avec l'autre de ses mains, cela en devenait presque inénarrable. Le globe terrestre ne tournait pratiquement plus, où bien, peut-être que tout allait trop vite. Cette lueur illusoire venant de se poser sur cette femme, sur ces longs doigts en mouvement. Entrant silencieusement dans cette pièce devenue idyllique, Shoa avait cessé de respirer, avançant plus près, chaque seconde. Mordillant ses propres lèvres, il fermait les yeux, comme pour mieux entendre. La guitare désormais, au bout des doigts. Il lâchait tout.

- Tu es là depuis longtemps ?

Erreur d'édition, message supprimé sans sauvegarde.

Ses yeux s'habituant peu à peu à la pénombre, Jerusalem finit par entrapercevoir le profil de son inconnu. Ils se dévisageaient avec intérêt. Que lisait-il en elle ? Voyait-il la flamme qui brûlait dans ses yeux, révélant sans pudeur la moindre de ses émotions ? Elle ne détourna pourtant pas le regard, elle attendait, elle désirait une réponse.
Il la lui donna. Brève, grave, d'une voix rocailleuse. Il ne s'étendit pas, elle lui lança un sourire de son innocence effrontée. Il n'aimait pas parler, tant mieux, elle ne comptait pas lui tenir la jambe sur des débats sordides.
D'ailleurs, elle ne lui répondit même pas. Détournant son regard, elle s'arrêta un instant sur la guitare. Il était musicien. Sa curiosité n'alla pourtant pas plus loin. Elle se contenta de hocher vaguement la tête avant de retourner à son piano. Elle tripota nerveusement ses feuilles. Il était d'ici, il voulait sûrement sa salle, et une petite anglais se trouvait là, à son aise. Pourtant, elle ne bougea pas, se contentant de replonger ses yeux azurs dans ses notes désordonnées. Il n'avait qu'à demander pour qu'elle s'en aille en silence, mais elle ne le ferait pas d'elle-même trop éprise de sa musique, trop agitée à l'idée que cet élève ait écouté son petit bout fébrile de composition.
Elle ne tourna pas la tête vers lui une seconde fois. Elle entendait le moindre de ses gestes... En ce moment, il reculait. Au bruit de son souffle, il hésitait, mais Jerry ne fit rien pour l'encourager. Elle n'avait rien à lui reprocher, rien à craindre, elle se contentait d'être, de continuer, comme toujours. Cependant ses mains tremblaient plus fort que d'habitude. Elle n'avait pas fumer de l'après-midi, les cigarettes qu'elles accusaient intérieurement en jurant, n'y étaient donc pour rien. Elle tenta vainement de s'affairer pour le cacher, mais son corps ne répondait plus. Au lieu de quoi, elle resta là, à mordiller son crayon cherchant la rime qui lui échappait. S'il pouvait au moins cesser de la regarder, elle reprendrait vie.

Homme silencieux de nature. À l'école, peu de personnes osait le lui reprocher. Le regard, aussi abrupt que le coeur. C'était un homme solitaire, à l'allure vagabonde. Seul la musique pouvait tenter de l'apaiser. Encore une fois, il faisait preuve de méfiance. Il venait vivre un moment agréable, cette musique et cette fille comme seul protagoniste. « C'était. » Malgré la puissance de la voix, il avait tenté de le chuchoter. Elle s'était trouvée de nouveau dos à-lui. Sans doute n'avait-elle pas l'intention de parler plus que lui, ce qui paraissait adroit face à Shoa. Le jeune homme, la guitare de nouveau en main, reculait de nouveau, lentement, évoluant sur une surface exigu . Il s'efforçait de subsister, se battant contre cette envie de déguerpir. Il l'a fixait, tentent d'apercevoir une nouvelle fois son visage séraphique. Celui d'une espagnole (...) sans aucun doute se disait-il. « C'était bien. »
C'est tout. Il ne voulait pas la congratuler, il ne savait pas réellement pourquoi. Son estime personnelle n'avait pourtant, rien à voir là dedans. Il n'en rajoutait donc pas, tentant d'expirer. Le souffle irrégulier, elle aussi n'était pas relâché. La pièce, devenant concrètement austère. « Tu peux (...) » Terminant cette affirmation avec un léger raclement de gorge, elle était supposée le comprendre. Il l'autorisait à rester, ce qui n'avait pas grand intérêt étant donné qu'il ne possédait pas, légitimement cette salle. Se mettant dos à-elle, lui aussi, ne bougeant, pratiquement plus, scrutant agacement les élèves disciple. Il jouait avec sa langue, ennuyer par cette situation. Il essayait d'être imperceptible. Comme s'il n'avait jamais été dans la pièce où qu'il l'avait quitté.

» (T) SHOA guillem.
» and it's not a cry that you hear at night ; shoa.